Les capacités du petit stylo

Léviter au gré du vent

Tout recommencer. Réécrire ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Que faire ? Aucune idée. Mais si, bien sur que je sais…

Tout ce que je sais, c’est que je l’aime. Du plus profond de mon coeur. Du plus profond de mon âme. Je ne veux qu’une chose. Que le conte de fées ne s’arrête pas. Que l’on ne voit pas la fin du livre.

Et après ? Aucune idée. Si. Quand je regarde au plus profond de moi-même, je vois quand même quelque chose. C’est flou. Mais c’est mieux que rien. Je veux un avenir. Quelque chose qui ait une forme. Un dessin qui prenne vie. Avec lui. Je veux le rendre heureux. Lui et lui seul.

Je veux tout oublier. J’implose. Je n’ai aucune envie d’exploser. Cela fait trop mal. Imploser, c’est tellement mieux. Je veux changer, piétiner la Moi qui se laissait faire. Je veux regarder l’avenir en face. Attends moi, Futur car je viens te chercher. Chut. Comment ça "chut" ? Je ne veux plus me taire. Cela me faisait tellement mal de me taire.

Je gardais tout en moi jusqu’à imploser. Ou exploser. Ou les deux à la fois. Ensuite, j’essayais de tout recoudre pour que cela aille mieux.

L’ancienne Moi...c’est moi en différent. Tout est nouveau. J’hésite dans ce nouveau monde. Alors je lui tends la main, il me la prend et j’essaie d’avancer. Tout doucement mais j’y arriverais. Nous y arriverons.

Alors, que se passe-t-il ensuite ? Le mur est-il droit devant moi ? Je cours trop vite. S’il y a un mur, je ne me relèverais pas. Mais et s’il n’y en avait pas ? Et si le chemin était dégagé ? Je veux y croire. J’y crois.

Tant de "je". Ce n’est pas moi. Avant, il n’y avait pas de "je". Avant, il y avait "il", "elle", "eux". Avant, mes larmes coulaient quand une barrière apparaissait sur mon chemin. "C’est de ma faute, je ne l’ai pas vu." Je ne me dis plus cela. Je n’ai pas vu la barrière. Et alors ? Je devais me relever et la contourner de toute façon. Maintenant, il y a "il", "elle", "eux" et "moi". Trois lettres qui me permettent de vivre, de savoir que j’existe vraiment.

Depuis quand est-ce je parle de moi, d’ailleurs ? Depuis...3 mois. 3 mois que j’avance en souriant. 3 mois que je vis réellement. Et à peine quelques jours que j’ai conscience de la chance que j’ai.

La montagne est encore haute. Je n’en vois même pas le sommet. Je n’ai pas de corde dans mes mains, ni de filets en bas. Peu importe.

Lorsque je ferme mes yeux, je le vois me sourire. Me pousser à affronter cette vie. Ne plus reculer. J’aimerais tellement me le dire. Le croire de toute mon âme. Mais j’ai peur de tomber, de ne pas pouvoir me relever. Il resterait en haut. Et je serais en bas. Mais je m’efforce de ne pas penser à cela. Je tire ma révérence au passé.

Cependant, il est toujours derrière moi, ce passé. Toujours à désirer que je me retourne, que je recule et que je trébuche. Alors, je marche la tête haute et souris. Au présent et à tout ce qu’il contient de beau. Au futur et à tout ce qu’il me montre.

Et après ? Je tombe et je me relève difficilement, comme avant ? Non. Je ne tombe pas. Je n’ai plus aucune raison de tomber. Je vois devant moi. Certes, pas très loin mais je vois mieux qu’auparavant. J’avance avec lui, vers lui.

Mon plus grand souhait ? Le rendre heureux. Pour toujours. La petite princesse a-t-elle rencontré son prince charmant ou est-elle en train de rêver ? Les deux. Ce n’est pas l’avenir que je regarde. Ce sont des rêves. Mes rêves. Ses rêves qui se mêlent aux miens. Nos rêves. Et qui a dit qu’il ne fallait pas croire en ses rêves ?